Conservation scientifique
Au cœur d’un musée, il y a les collections. L’intégralité des missions du musée tourne autour d’elles. Rassemblées au fil des siècles au fur et à mesure des découvertes, à l’occasion du dégagement et de la restauration des grands monuments nîmois, trouvées lors de travaux chez des particuliers ou mises au jour lors de véritables campagnes de fouilles archéologiques, elles constituent un ensemble très riche et varié que ce soit sur le plan de la chronologie, de la typologie ou de l’état de conservation.
Sauvegarder
La mission première d’un musée est d’entretenir ses collections afin qu’elles perdurent dans le temps et se transmettent aux générations futures. Pour cela, les professionnels de la conservation, conservateurs, régisseurs, chargés d’étude, mettent en œuvre des stratégies fondées sur les principes de la conservation préventive : contrôle climatique, conditionnement, manipulation minimale, veille régulière de l’état des œuvres. En lien avec des restaurateurs professionnels, la conservation élabore également des plans pluriannuels de restauration, ce qui est fondamental pour des objets archéologiques enfouis dans le sol depuis des centaines d’années et permet également leur exposition en toute sécurité.
Documenter
Conserver, c’est aussi documenter les collections. Chaque musée ayant reçu l’appellation musée de France dispose d’un inventaire répertoriant tous les éléments ou les lots qui composent sa collection. Il ne s’agit pas d’une simple liste mais d’une véritable carte d’identité de chaque objet conservé dans laquelle toutes les informations concernant l’objet sont notées depuis sa désignation, son numéro d’inventaire, ses dimensions, sa date de découverte, d’acquisition, sa provenance, la bibliographie reliée… car chaque item, qu’il soit une statue impériale ou un simple fragment, est considéré comme un trésor national. Sans ces informations, l’objet est comme orphelin. Aujourd’hui, la documentation est souvent informatisée grâce à des bases de gestion associées à des campagnes de numérisation des collections par la photographie ou la captation 3D.
Etudier
La conservation met également ses collections à la disposition des étudiants, archéologues, historiens, historiens de l’art, afin de les faire étudier et de favoriser leur publication. Elle pilote également ses propres projets de recherche, en partenariat avec des institutions scientifiques ou des groupes de recherche, dans le cadre de journées d’étude, de colloques voire d’expositions temporaires. Les scientifiques de l’équipe, conservateurs et chargés d’étude, doivent également permettre et promouvoir une politique de publication propre au musée à travers des articles spécialisés, des catalogues ou encore des ouvrages dédiés à tel ou tel fonds ou à l’histoire des collections du musée.
Enrichir
La collection d’un musée ne saurait rester figée dans le temps, c’est une entité qui vit, qui évolue, qui s’enrichit en permanence, en particulier celle d’un musée archéologique. En effet, la conservation est responsable des nouvelles acquisitions. Il peut s’agir d’achat, quoi que cela soit rare pour le Musée de la Romanité : les dons et les legs issus de collections de particuliers sont bien plus fréquents. Cela dit, les perspectives d’enrichissement d’une collection d’archéologie repose essentiellement sur les découvertes faites par les archéologues sur le territoire. L’archéologie nîmoise est très dynamique. Un partenariat étroit est donc entretenu entre le musée, le service régional de l’archéologie et les opérateurs de terrain.
Transmettre
Conserver, c’est enfin diffuser et transmettre. L’équipe de conservation du Musée de la Romanité a ainsi créé le parcours permanent du musée ainsi que l’intégralité de son discours pédagogique (scénographie, textes, dispositifs numériques et audiovisuels). Elle a la responsabilité de faire évoluer l’accrochage du parcours. Elle dirige par ailleurs la programmation scientifique annuelle du musée, notamment à travers la création d’expositions temporaires thématiques en partenariat avec le réseau des musées en France et à l’international. Les équipes de médiateurs sont associées à ces projets afin d’impulser une programmation culturelle et des offres de médiations de qualité, adaptées à la mission d’éducation du musée, menée sous son contrôle.