Le culte impérial Romain

(Re)découvrez le culte impérial

Le culte impérial dans les Trois Gaules

 
Qu’est-ce qu’un souverain ? L’équivalent d’un dieu.
Ce que l’on pourrait identifier sous l’Empire à un excès de langage a trait en vérité à l’usage ordinaire, propre à l’identification et à la reconnaissance d’une personnalité supérieure et sacralisée comme l’empereur. Le culte impérial permettait ainsi, par des célébrations régulières, d’établir un lien durable et tangible avec le pouvoir romain, ce dont témoignent les temples, autels et statues qui lui étaient consacrés par les cités des provinces de Gaule. Par William Van Andringa, Directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.
 
Conférence présentée dans le cadre de l’exposition temporaire : « L’empereur romain, un mortel parmi les dieux » du 19 mai au 19 septembre 2021

Les funérailles d’Auguste et sa divinisation. Le deuil de la cité de l’Empire

 
Quelles sont les conséquences des funérailles d’un Empereur ?
 
La mort du souverain n’est pas seulement un événement biologique inéluctable qui ouvre une période de succession. À Rome, elle constitue également un spectacle total qui prend une dimension religieuse et sociale : d’une part, au terme des funérailles, l’empereur décédé devient un dieu (diuus) ; d’autre part, les nombreux rituels funéraires sont exploités comme autant d’occasions de (res)souder la cité et l’Empire autour du pouvoir impérial.
La conférence présentée par Frédéric Hurlet, professeur d’Histoire romaine à l’Université de Paris Nanterre, prendra l’exemple des funérailles du premier empereur, Auguste, pour montrer que le deuil est un phénomène profondément politique.

De la Dalmatie (Narona) à la Judée (Sébastè) et à la Provence (Nîmes): comment s’appelaient et à quoi servaient les premiers sanctuaires augustéens dits du culte impérial ?

Par Pierre Gros, Professeur émérite à l’Université d’Aix-en-Provence
 
Les honneurs, pouvoirs et privilèges qui furent consentis à Octavien-Auguste après la victoire d’Actium et son triomphe sur l’Egypte constituèrent les prémisses d’une divinisation qui, sans avoir de son vivant un caractère officiel, revêtirent des formes différentes. Nous nous proposons d’examiner les plus singulières, afin de replacer dans ce cadre le „temple“ de la Maison Carrée de Nîmes, dont la définition cultuelle demeure à ce jour difficile à cerner.

La mise en scène du retour de l’âge d’or dans les théâtres augustéens.

Une intervention réalisée par Gilles Sauron, Professeur émérite d’archéologie romaine à Sorbonne Université

Nous sommes familiers des théâtres romains, à commencer par celui d’Orange, qui voit chaque année la célébration des fameuses Chorégies. L’imposante muraille qui forme le fond de la scène est un témoin merveilleusement conservé de ce qui fut la révolution augustéenne du théâtre romain. Jusqu’à Auguste, les Romains avaient adopté les décors amovibles du monde grec, qui étaient peints sur des panneaux de bois et qui changeaient en fonction des trois genres théâtraux, les tragédies qui faisaient revivre le passé héroïque à l’ombre de temples et de palais, les comédies, qui évoquaient la vie contemporaine dans les villes, et les drames satyriques, qui se déroulaient dans la campagne habitée par les demi-dieux de la nature. Auguste a imaginé à l’inverse de créer un contraste entre, d’une part, un décor entièrement architecturé, évoquant le monde hiérarchisé et à l’exubérante fécondité du retour de l’âge d’or, et, d’autre part, les spectacles de pantomime, qui ressuscitaient tous les malheurs des hommes jusqu’à la défaite de ses derniers adversaires, Marc Antoine et Cléopâtre, considérée comme la fin de l’âge de fer et l’inauguration des nouveaux temps.

Les « dieux Augustes » dans le monde grec: héritage hellénistique et idéologie impériale

Une conférence animée par Anna Heller, Professeur d’Histoire ancienne à l’Université de Tours.

Lorsqu’en 29 av. J.-C., les communautés des provinces d’Asie et de Bithynie proposèrent à Octave les honneurs divins, elles s’inscrivaient dans une tradition séculaire qui remontait à Alexandre le Grand. Contrairement à la règle qui s’appliqua en Occident, les empereurs romains reçurent dans le monde grec un culte de leur vivant : ils recueillaient en cela l’héritage des rois hellénistiques. Les formes du culte se développèrent en continuité avec les pratiques propres à la religion grecque, tout en intégrant des éléments venus de Rome. Le vocabulaire pour désigner l’empereur divinisé, le personnel religieux chargé de son culte, les rites accomplis, l’architecture des sanctuaires et l’iconographie de l’empereur témoignent à la fois des fortes spécificités culturelles des provinces hellénophones et de leur intégration à un ensemble unifié sous l’égide de Rome.

Les Res Gestae Divi Augusti, Epigraphie et histoire

Découvrez les secrets qui se cachent derrière le texte les « Hauts faits du Divin Auguste » à travers une conférence animée par J. Scheid, Professeur émérite au Collège de France .

Les Hauts faits du Divin Auguste, un texte d’environ 2585 mots, ont été rédigés sous le contrôle du vieux Prince et lus au Sénat après son décès. Dans ce bilan, Auguste rappelle d’une part son œuvre politique et militaire, la restauration et la nouvelle organisation institutionnelle de l’État romain qu’il avait réalisée, sans oublier tous les bienfaits accordés au peuple romain et aux provinces de l’Empire. Ce document passionnant écrit par le premier empereur contient toutefois également, à l’arrière-plan, une menace à l’égard de ceux qui tenteraient d’attaquer à nouveau l’ordre établi.

Visite virtuelle des lieux de pouvoir à Rome

Par Philippe FLEURY, professeur de latin et directeur du CIREVE (Centre Interdisciplinaire de Réalité Virtuelle), Université Caen-Normandie

Plongez dans une fabuleuse visite virtuelle à travers un parcours commenté dans une modélisation 3D de la Rome antique. L’architecture publique de la Rome antique est une traduction physique du pouvoir. Les basiliques, les mausolées, les forums impériaux, les colonnes…, et bien sûr les temples du culte impérial sont élevés pour la gloire des commanditaires ou des dédicataires. Quelquefois les revirements politiques font que l’on revient sur la glorification du prédécesseur et que sa mémoire est effacée : c’est ce qu’on appelle la damnatio memoriae. Le public pourra découvrir certains de ces monuments et comprendre comment quelques-uns ont été renommés ou détournés de leur objet premier. 

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