Portraits et secrets de femmes romaines
(Re)découvrez les conférences autour du cycle de conférences « Places des femmes »
Le mythe de la virilité, un piège pour les deux sexes. Réinventer les masculinités pour la cause des hommes et pour l‘avenir du féminisme
Par Olivia Gazalé — Philosophe et cofondatrice des Mardis de la philo. Auteure du Mythe de la virilité, un piège pour les deux sexes.
Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? De la préhistoire à l’époque contemporaine, une passionnante histoire du féminin et du masculin qui réinterprète de façon originale le thème de la guerre des sexes. Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l’homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Un discours fondateur qui n’a pas seulement postulé l’infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l’autre homme.
Au nom d’Artémise, capitaine de vaisseaux en Grèce antique. Pour une histoire mixte
Par Violaine SEBILLOTE, professeure d’histoire ancienne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’unité de recherche ANHIMA (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques) à Paris. Membre du Conseil scientifique de l’Institut du Genre (CNRS)
Au Ve siècle avant J.-C., la reine-amiral Artémise conduit une flotte de guerre contre Athènes. Elle, une grecque d’Asie – elle dirige la cité d’Halicarnasse –, a bel et bien participé à la seconde guerre médique menée par l’Empire perse contre les cités grecques d’Europe. Comment une femme a-t-elle pu se trouver à la tête d’une cité et diriger une expédition militaire en s’alliant à ceux alors désignés comme des Barbares ? L’enquête sur Artémise et sur la région d’Halicarnasse révèle ce qu’il était possible d’accomplir pour une femme grecque de l’Antiquité, qu’elle vive en Europe ou sur la côte asiatique de la mer Egée.
La question du genre en archéologie classique
Par Isabelle Algrain (Belgique) — Docteure en Histoire, arts et archéologie de l’Université libre de Bruxelles et titulaire d’un master de spécialisation en études de genre, collaboratrice scientifique au Centre de Recherches en Archéologie et Patrimoine de l’Université libre de Bruxelles
Alors que les premières approches féministes dans le domaine de l’archéologie – phénomène essentiellement anglo-américain et scandinave à ses débuts – ont été publiées voilà maintenant une cinquante d’années, il est indubitable que l’archéologie du genre a mis beaucoup plus de temps pour s’implanter en France. Depuis une décennie, on assiste toutefois à l’éclosion de ce champ de recherche dans le monde francophone. Mais qu’est-ce que l’archéologie du genre ? Loin de s’intéresser uniquement aux femmes et à leur place dans les sociétés anciennes, l’archéologie du genre ambitionne de reconstruire les rapports sociaux de sexe dans les sociétés anciennes sur base de la culture matérielle. Cette conférence présente la genèse et les objets d’étude de l’archéologie du genre tout en abordant des exemples concrets qui permettent d’éclairer les apports de cette approche, principalement au travers de l’analyse de contextes funéraires et d’exemples tirés de l’iconographie de l’Athènes archaïque et classique.
Des métiers et des femmes sous le Haut-Empire (Ier-IIIe siècle)
– Par Ludivine CAPRA, étudiante en master archéologie à l’Université de Strasbourg
Dans le monde du travail romain, où sont les femmes ? Qui sont-elles ? Comment se fait-il que, parfois, malgré la vision romaine peu élogieuse concernant l’univers laborieux, elles aient affirmé leurs métiers de manière ostentatoire ? Et quelles représentations de leur travail se faisaient leurs contemporains dans leurs écrits comme dans leurs images ? Parfois, les femmes surprennent, en étant là où on ne les attendait pas : professions intellectuelles, artisanat et commerce, gestion d’affaires, banquières. Même lorsqu’elles sont là où on les attendait (servantes, nourrices, métiers liés à la toilette), elles nous réservent bien des surprises…
La citoyenneté des femmes de l’Antiquité : une forme méconnue de participation aux affaires de la Cité
Par Violaine SEBILLOTE, professeure d’histoire ancienne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’unité de recherche ANHIMA (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques) à Paris. Membre du Conseil scientifique de l’Institut du Genre (CNRS).
En ciblant les citoyennes des cités grecques, cette conférence vise à mettre en lumière leur manière à elles d’être citoyennes. Ce faisant, elle ouvre des perspectives sur la notion de citoyenneté qui ne peut plus se réduire à la participation aux assemblées législatives ou au statut d’électeur et d’éligible : la participation aux rituels collectifs, l’accès à la propriété, aux richesses, aux honneurs, etc., étaient des marques tout aussi signifiantes de la citoyenneté. De même, le droit de vote ne constituait qu’un privilège parmi tous ceux qui distinguaient les citoyennes et les citoyens étrangers au corps civique.
Les femmes de la Rome impériale: entre tradition et innovation
Par Novella LAPINI, commissaire d’exposition, Galerie des Offices (Florence). Docteur en Histoire du Monde Ancien (Université de Rome-la Sapienza), collaboratrice au sein du Département d’Archéologie et d’Histoire de l’Art de la Galerie des Offices. Spécialisée en épigraphie et sur la condition féminine à Rome
La tradition romaine propose une image féminine idéale qui ne change jamais: la dame romaine est tojours décrite dans les sources historiques comme épouse et mère – c’est à dire matrona – caste et dévouée à sa famille, dediée à l’éducation des enfants et au filage de la laine. Cependant, l’évolution des moeurs et la possibilité accordée aux femmes d’hériter et d’accéder à une éducation souvent de haut niveau modifie leur position sociale et crée une profonde contradiction entre la réprésentation idéale et le mode de vie féminin à partir de la fine de la République. Une contradiction qui est aussi à la base des nouvelles possibilités d’action qui s’ouvrent aux femmes de l’élite